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Entre rock et ballade, cet album afro-rock évoque par ses textes poétiques des thèmes contemporains tels que la nostalgie d'un travailleur arrivé d'Afrique depuis des années, à qui manquent la chaleur et les valeurs de sa vie d'avant. Un autre titre raconte le sort des très jeunes filles mariées de force, un thème qui rejoint justement la cause soutenue auprès de l'UNESCO par Sally Nyolo, chanteuse d'origine camerounaise. A noter que cette chanson, Mona, est en partie chantée en langue Eton, un dialecte du Cameroun que Sally parle couramment. Les cinq titres de l'album ont été enregistrés et mixés par un groupe franco-africain entre juillet et septembre 2020 au studio Stereobox à Paris.

Robi ressemble toute entière à sa musique, à moins que ce ne soit l'inverse. L'une et l'autre sont éprises de franchise et d'absolu, puisant leur force dans leurs contradictions intimes. Avec ce troisième album, elle chante l'été en réponse à l'hiver d'autrefois, cherchant désormais moins le contraste et le tranchant que l'équilibre et l'harmonie. Robi nous offre avec ce disque accueillant et solaire une forme de memento mori qui semble nous dire : buvons, dansons à chaque seconde que la mort n'aura pas. Avec Traverse, sa musique reflète plus que jamais la femme, la mère, l'artiste qu'elle est aujourd'hui, engagée sur un chemin qui s'affirme, d'album en album, n'être résolument que le sien. L'élégance.

"Welcome Marhaba" porte la marque de ce qui a fait Zen Zila, ce mélange sans appel entre les chants de l'est algérien, le rock des valeurs originelles, la chanson française qui croise les registres linguistiques. Cet album signe l'envie de redécouvrir les exaltations des premiers temps, comme ils le disent dans "Remets les boots", lorsque les guitares de Laurent à la croisée du blues du rock et de la musique orientale viennent chercher la voix de Wahid. Pour l'enregistrement de ce disque, le hasard les a menés dans un château du XVIIème siècle. Là, au deuxième étage de cette bâtisse vit un passionné d'analogique, Christian Hierro, réalisateur de l'album qui a fait ses gammes d'ingénieur du son à Abbey Road, studio mythique des Beatles. Ce disque s'inscrit aussi, pour les deux lyonnais, dans la lignée de "Carte de Séjour", premier groupe de Rachid Taha. Il veut revaloriser l'hospitalité méditerranéenne qui leur est chère. Dans ce disque, les amis de la première heure sont revenus, Pierre Grandjean à la basse, Pierre Clairet aux percussions orientale, Pierre Tan teng Ha à la batterie, Diane Delaunay au violon et Alawa, Idir au luth. Voilà pourquoi on sent vibrer dans cet album l'envie de fêter la famille réunie "Dansez, Dansez le Disco Bled". Zen Zila revient. Et ils ont encore envie. Alors "Welcome Marhaba. "Aller venez, venez valser au bal des va-nu-pieds, le verbe est assuré, la parole toujours engagée." Azouz Begag