51 Classique (s)

"Bach est certes le compositeur dont j'ai le plus besoin en tant que musicien, celui vers lequel je reviens toujours, que j'admire et que je révère comme un maître. Mais Schubert est celui qui est le plus proche de ma sensibilité." (David Fray) Cinq ans après le succès de son album Schubert (Impromptus et Moments Musicaux), le pianiste David Fray revient à un de ses compositeurs fétiches avec "Fantaisies", un album consacré à 4 chefs-d'oeuvre composés au soir de la vie de Schubert : la grande Sonate "Fantaisie", dernière sonate publiée de son vivant, et la "Mélodie hongroise", publiée cent ans après sa disparition. Puis suivent deux oeuvres à 4 mains (composées par Schubert durant la dernière année de sa courte vie) : la célébrissime et bouleversante "Fantaisie en fa mineur" et le rare Allegro en la mineur "Lebenssturme". Pour ces deux oeuvres, David Fray a invité son mentor et renommé professeur Jacques Rouvier à le rejoindre, faisant ainsi de cet album un vrai travail amoureux entre le professeur et son élève autour de ces deux chefs-d'oeuvre. Le jeu de David Fray est un bijou de lyrisme et de toucher, révélant la richesse mélodique unique de Schubert.

L'année commémorative Saint-Saëns invite les plus curieux à explorer certaines de ses oeuvres moins familières du grand public. La violoniste française Geneviève Laurenceau est de celles-ci, et a conçu cet album dont elle est soliste comme un long poème aux strophes variées afin de donner à entendre "un autre Saint-Saëns dont l'écriture, à l'élégance lumineuse et chaleureuse, sait faire chanter les instruments d'une voix profondément humaine et virtuose". Le violon rencontre ainsi tantôt le violoncelle de Yan Levionnois (pour le véritable poème symphonique en duo qu'est La Muse et le Poète), tantôt la harpe de Pauline Haas (dans le petit bijou qu'est la Fantaisie pour violon et harpe), tantôt dialogue avec l'Orchestre de Picardie ici confié à la direction de Benjamin Levy (Concerto pour violon N°1, Romances op.37 et op.48). Double hommage d'une violoniste à un autre, Geneviève Laurenceau adjoint le pyrotechnique Caprice composé d'après l'tude en forme de valse op.52 N°6 de Saint-Saëns par Eugène Ysae - interprète indissociable du compositeur, créateur de La Muse et le Poète.

"Un seul regard sur le trio de Schubert - et toute la misère de la condition humaine disparaît, le monde est comme neuf", écrit Robert Schumann en 1836 du Trio D898 de Schubert. Il témoigne la même admiration pour l'autre grand trio du compositeur viennois, D929, et notamment son Andante con moto à l'allure de marche funèbre, qui devait accéder plus tard à la célébrité cinématographique grâce au Barry Lyndon de Kubrick - pour Schumann, un soupir qui s'amplifie jusqu'au cri d'angoisse". Ici, trois interprètes hors pair mettent en lumière chaque nuance de ces oeuvres infiniment fascinantes à l'aide d'un instrumentarium d'époque, dont la réplique d'un splendide pianoforte viennois de 1827.

Cet album est né de la fascination de Robert Von Bahr, fondateur et directeur de Bis records, pour la série télévisée House of cards. Ce n'est pas seulement le script ou le jeu des acteurs qui l'ont saisi mais également la musique. Aussitôt dit, aussitôt fait, Jeff Beal, le compositeur de la bande originale de House of Cards a été engagé et il a par la suite été décidé qu'il composerait un concerto pour flûte pour la virtuose Sharon Bezaly. Pour agrémenter ce concerto, on a ajouté une sélection de morceaux mais, la série comportant cinq saisons, cela s'est vite transformé en une immense Symphonie de 83 minutes qui remplit un disque à elle toute seule. La décision a été prise de réaliser un coffret avec deux disques incluant trois oeuvres supplémentaires : Six sixteen pour guitare et orchestre (joué par le lauréat d'un Grammy Award Jason Vieaux), Canticle pour cordes et une toute nouvelle Fantaisie House of cards pour flûte et orchestre.

Une Elektra servie par la meilleure distribution qui se puisse imaginer avec Karl Böhm dirigeant dans le style voulu par Richard Strauss et, surtout, Birgit Nilsson interprétant le rôle-titre pour la première fois à Vienne.

Après un premier album dans le cadre de la collection Harmonia nova qui a concrétisé une Victoire de la musique classique (Révélation soliste instrumental) bien méritée, Bruno Philippe poursuit sa route sur le label Harmonia Mundi. Ce programme dédié à Rachmaninov et au trop rare Miaskovski constitue un véritable défi technique et artistique que le jeune violoncelliste a relevé en totale complicité avec un partenaire de longue date, déjà : Jérôme Ducros. Comment ne pas se laisser emporter par les tourbillons sonores de ces pages parmi les plus romantiques de la littérature musicale russe ?

Le contre-ténor Jakub Jozef Orlinski enregistre pour la première fois l'un des chefs-d'oeuvre de la musique sacrée, le bouleversant Stabat Mater de Vivaldi ! Le CD audio est accompagné d'un film événement en version DVD. "Le Stabat Mater de Vivaldi est un chef-d'oeuvre aussi absolu qu'emblématique que je rêvais, étant étudiant, de pouvoir un jour interpréter avec orchestre. J'en ai bien sûr écouté et analysé tous les grands enregistrements. Ce jour arriva finalement le 8 août 2013, dans une église du nord de la Pologne. Je m'en souviens parfaitement car cette oeuvre de Vivaldi a énormément compté pour le musicien et la personne que je suis. Je savais également qu'après des années à la posséder à mon répertoire, le moment viendrait de l'enregistrer à mon tour : pour en livrer mon interprétation et partager la manière dont je vois et ressens tant sa musique que son texte." Jakub Jozef Orlinski

Que choisir dans le grand catalogue pour le piano où Bartok repoussa les limites de l'instrument en lui inventant de nouveaux mondes sonores ? Un récital Bartok est toujours périlleux dés le choix des oeuvres. Cédric Tiberghien nous convie à un voyage dans la part lumineuse de cet univers, les Burlesques, les Quinze Chants de paysans hongrois, la tumultueuse Suite op. 14, véritable ballet pianistique, le 6e Livre de Mikrokosmos dont les raffinements sonnent avec une poésie incroyable dans son clavier, et évidemment En plein air où même les insectes de la Musique nocturne ont des ailes de verre et de nacre.